Il existe le fluide, il existe le dur. Le dur est notre île, notre seule assise en ce monde. Le fluide tourne sans lien autour de l'île.
Les liens et la fluidité sont la seule dualité, ici. L'esprit assis sur le dur, n'ose pas approcher le fluide, car il perd sa constance et craint de disparaître.
Il craint de ne plus être, et il ne sera effectivement plus, s'il n'y a rien de cristallisé en lui.
Le fluide est éternel, le dur est temporel. Rejoindre la fluidité est la difficulté suprême, car surmonter le fluide demande à l'esprit d'avoir les mouvements et la nature du fluide.
Le fluide semble noir, le dur semble blanc.
En réalité, c'est l'inverse, car tout ici est inversé.
Toutes les convictions sont comme des échardes enfoncées si profondément dans les os, qu'elles se fondent à l'équilibre, et l'esprit épanoui dans les airs devient machine souterraine.
La substance de vie rejoint ces structures solides, elle ne prend forme qu'avec ces dernières.
Le sans-forme est suprême. Il est la finalité et l'origine. Le sans-forme est appelé ainsi car il est inconnu.
Incompréhensible à l'esprit fixe, il est inconnu car revêtu de fluidité pure, de lumière pure. Il est insaisissable.
L'esprit qui saisit encore ne peut pas rejoindre ce qui est en-dehors de ses prises.
Les mains agrippent, les ailes voltigent. La transformation ajoute des ailes. Les ailes sont une restructuration naturelle de l'énergie amassée silencieusement.
L'esprit possède des vecteurs et des mouvements. Pour rejoindre le sans-forme, il doit aller là où il refuse toujours d'aller, là est sa mort.
L'idée personnelle de soi est finie, il n'existe rien, le vide est le précipice, entre deux falaises il y a une corde.
D'un côté l'ancien, de l'autre le nouveau. Lorsque l'ancien est consumé, le nouveau attire, attire de manière inexprimable.
Rejoindre le nouveau, surmonter le vide, devenir le vide, être le vide, car le vide est tout.
Peu à peu les prises se délient. Peu à peu la lumière ruissèle dans les vaisseaux.
Avec le vide s'établit la lumière, avec la lumière l'aurore. Les premiers chants anticipent toute constatation.
La seule voie réelle est une voie qui perd son nom de voir comme une ancienne peau. Car il n'y a alors que le nouveau.
Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.
11 avril 2008
à 22:56
Insectes négligents,
Verdis dans le froid,
Allant ici, allant là,
Abrités sous d'anciennes carcasses,
Mordus par l'effroi reflété,
Semant le givre, pas à pas.
Dans la nuit, s'avançant rituellement,
Mettant à mort leur esprit,
L'opacité succède à la verdeur,
Abrités sous des parcelles d'eux-mêmes,
Heureux d'une existence bizarre,
S'enlaçant et tournoyant encore.
à 22:51
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