Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

24 août 2008

22 aout

Je suis frêle et sans défense. Ma vie vacille et se poursuit. L'existence se répète sans fin. Je me demande quand cessera l'obscurité. Quand j'aurais du pouvoir. Je suis sans force. Mon comportement est dérisoire et infecte. Je me regarde en dehors et impuissant. Des fautes en entrainent d'autres. Les erreurs suivent des erreurs. Je ne voudrais pas non plus recommencer du début. Je voudrais finir. Je voudrais me trouver. Finir. Enfin finir, terminer, aboutir, arracher à la terre les poussières égarées et partir.

Si seule la volonté importe pour se maintenir, où la trouver ? Où la développer ? N'est-il pas trop tard maintenant ? J'ai une besace fourmillant de problèmes. Je veux m'en débarrasser. Ils appartiennent à l'être qui cherche la vie. La mort seule m'accomplit. Je sais des choses que le corps n'a pas assimilé. J'ai ignoré, j'ai raté. Me voilà séparé, éloigné. Quand vais-je revenir ?

Je me déteste tant. C'est peut-être là le problème. Le temps va passer et je vais me retrouver un autre jour. Et ce sera encore les mêmes questions. Je ne cherche plus rien, pourtant je sais qu'il y aura encore. Je me contredis. Je ne peux pas cacher à mon corps mes imperfections profondes. Il y a quelque chose de très mauvais en moi, je le sens. Je veux passer sous les eaux purificatrices.

Plus rien d'extérieur ne peux m'aider. Que me faut-il maintenant, pour moi, avili et dégradé ? J'ai attendu, c'est pourquoi je suis descendu. J'attends et je perds. J'ai aimé, c'est pourquoi j'ai haï. Maintenant, je ne sais pas ce que je veux. J'imagine que ce que j'attends est une volonté. La volonté verticale se transpose mal à l'horizontalité. Je suis seul maintenant. Que me faut-il, seul ? il me faut trouver une clef, mais de quelle sorte, et pour ouvrir quelle serrure ?

Que reste-t-il en moi à agiter ? J'ai erré en me revoyant au passé. J'ai fantasmé des futurs. Il me reste le présent, je ne supporte pas le présent. Je ne suis pas libre, l'extérieur agit sur moi au point de me gondoler. Qui voudrait de moi ? Je suis heureux en m'imaginant accepté. Mais je me regarde et sais que je n'apporte rien convenablement. Pourtant je suis jaloux de ceux qui y arrivent. Comme si je cherchais toujours à prétendre faire cela. Évidemment que l'on ne peut rien apporter si l'on ne tient pas aux gens en estime.

Je tente de modifier un immense agrégat vil et infortuné, sale et cadenassé. Quand aurais-je des preuves de changement ? Quand trouverais-je la paix ? Les humeurs ne me détachent plus. Je me maintiens solidement fixé. Malgré tout, d'autres choses me meuvent. Je suis comme affligé. Je regarde sans regarder, je ne sais pas regarder. Que me faut-il ?

Quand je pense à mon passé, je me vois mené quelque part, malgré tout, la lumière de la réussite m'échappe. Je me réfugie dans des pensées de réjouissance et d'amour. Or, je me trompe, car je n'arrive pas à offrir du bon sens sans la pulsion haïssable de me montrer. Je dois abattre les murs de ma pièce vide. J'attends du réconfort et toujours j'attends. Je sais que je dois transformer ces pensées mais comment ?

Ma peine grandit avec les jours. Au fur et à mesure, je coupe dans la chair, et je m'en sépare, je cherche le noyau dur. Je cherche cette écharde primordiale qui est entourée des couches d'expérience d'un être occulte. Je me fourvoie toujours dans un cercle qui mange et se venge. Et je ne peux en sortir, car j'attends toujours. Peut-être suis-je divisé, situé ailleurs ? Ne puis-je pas me nourrir, ne puis-je pas me satisfaire tout entièrement, et mettre un point à ma folle passade dans ce monde manifesté ?

Il me faut une impulsion pour clore, et ne puis-je pas la trouver qu'en moi-même ? N'ai-je pas les ressources attendues ? Ne suis-je pas assez fort pour trancher une nouvelle fois, et durcir ce centre si faible encore ? Peut-être a-t-on pris ce qu'il me manque désespérément ? J'expérimente parce que je l'ai voulu. Je cherche désormais ce que j'ai voulu exactement pour faire cesser les ténèbres froides.

J'ai voulu apprendre à me reconnaître. je me suis déchiré. Il me fallait expérimenter la vanité. Tant que celle-ci persiste, l'expérience persistera. Pour retrouver l'énergie, je dois ouvrir ma porte aux flots du ciel mordoré. Tout l'objet de ma recherche se trouve défendu par des têtes venimeuses apparaissant autour de moi, d'un côté, de l'autre, sans jamais me laisser de répit. Je dois toujours me surveiller, et toujours elles me guettent.

Ma volonté s'effiloche. Je suis épuisé, je dois la réunir et je dois lutter. Je réunis la volonté, je la perds dans un combat, je la réunis à nouveau, je la perds à nouveau. Parfois, la peur contraint le mouvement d'accumulation. En un instant d'inattention, les dettes peuvent s'accumuler au point où il me serait impossible de revenir à la surface. La volonté ne subsiste pas avec le passage du temps. Il m'est impossible de compresser le temps, mais je dois faire cela, autrement, que pourra-t-il se passer ? Je dois m'enrichir d'une puissance démesurée. C'est urgent !

Alors peut-être un jour retrouverais-je l'amour. Peut-être un jour serais-je moi-même un soleil, indépendant de toute autre source. Suis-je si loin de l'accomplissement ? Quand, sur la plage, verrais-je scintiller Isis dans les vagues nocturnes, et revêtirais-je la force suprême, l'âme miraculeusement jaillie à la lumière ? Je veux naître à nouveau, accueillir le silence dans l'agitation; vaincre. Je ne dois pas échouer. Plus rien ne me retient. Plus rien n'est moi-même, je dois forger ce demain.