Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

11 juillet 2012

Ce sont les circonstances extérieures qui, dans le temps, nous "changent". En étant obligé de s'adapter, on est obligé de changer pour survivre. Il y a un "temps de réponse" aux évènements, un temps d'intégration des paramètres, une habituation. Une fois habitué, on ne change plus et une personnalité adaptée se cristallise.

Dans une démarche ésotérique, cette situation est anormale. Il ne devrait pas y avoir de "temps de réponse", ou un temps infime. C'est parce qu'une démarche ésotérique suppose qu'on "change" d'abord par un acte volontaire personnel et intérieur.

Le changement est un signe de croissance, de capacité à recevoir, apprendre, intégrer. Le changement est directement lié à l'énergie vitale. L'absence d'énergie entraîne une "cristallisation" de soi, donc inévitablement une stagnation puis une décroissance.

L'effort intérieur de chercher ce que, dans son monde intérieur, on pourrait changer, rectifier, affiner, et améliorer, est naturel quand on est en phase de "croissance", mais relève d'un acte de volonté après cette phase de croissance, cette habituation au monde.

L'habituation au monde "fixe" la perception du monde. La spiritualité n'est pas tant une recherche d'éveil "d'un coup", comme une révélation, mais un effort personnel de changement pour accentuer et élargir l'échange d'information entre soi et le monde. Il n'y a pas d'échange s'il n'y a pas de "récepteur", de "capacité de réception".

La constitution d'une individualité est en fait ce "récepteur". L'individualité et le monde intérieur est le récepteur. Le fait de donner de l'importance à des pensées plutôt que d'autres, d'être "pris" par quelque chose, révèle les forces qu'il y a au fond de soi.

Si une radio capte une fréquence et pas d'autres, cela révèle qu'il n'y a pas de main capable de tourner le bouton sur le poste et de se régler sur une autre fréquence, un autre "rêve". Profondément, c'est parce que l'on souhaite, ou plutôt, "l'âme veut" être branché sur cette fréquence car cela fait partie de SA volonté d'être "bloqué" sur une fréquence. L'âme choisit d'être parasité par une conscience formatée qui va l'enfermer dans une vision d'une monde, un état d'esprit, un état d'être.

Le choix d'être libre ou pas relève d'un choix intérieur profond de l'âme. Dans un sens, il faut accepter cette situation. La situation révèle ce que l'âme veut vivre. La capacité à apprendre est ce qui nous fait vivre, ou dans d'autres cas, si elle est inexistante, mourir.

L'énergie n'est pas juste une question de bien-être, de bonheur, d'enthousiasme, ou quoi que ce soit. L'énergie est intimement liée à la capacité de croître, apprendre, et grandir, et ce à tous les âges. La capacité d'apprendre est ce qui fait que nous pouvons être dans le présent, l'incapacité à apprendre est ce qui fait que nous sommes dans des pensées du passé ou de l'avenir, que nous cherchons à "fixer" une situation.

Ce n'est pas juste le fait d'éliminer ses pensées qui fait que l'on peut se tourner vers le présent, c'est avant tout le fait de chercher à apprendre. La prise de risque ouvre des situations nouvelles, la prise de risque est liée à la capacité d'apprendre, au fait d'être prêt à apprendre et à changer.

Il est beaucoup plus agréable d'être dans un modèle de pensée, un modèle de comportement, une façon d'agir et d'être, de se sentir "chez soi" en soi. Mais cette sensation sécurisante n'est PAS valable dans une démarche ésotérique, elle est contraire à la croissance. L'impression de soi, d'être soi-même, d'être vrai, etc, n'est PAS très souvent l'être réel. L'être réel est une vie et une énergie donc un changement permanent. A partir du moment où on ne se dit plus "tout ce que je suis, au final, n'est pas important", et qu'on a l'impression d'être quelque chose, c'est à partir de là qu'on se raccroche à quelque chose qui, ultimement, va nous faire mourir.