Pour qu'il y ait un échange possible, il faut qu'il y ait un canal, une fenêtre.
L'intimité sexuelle ouvre une "fenêtre" de confiance (et d'amour) plus grande.
C'est pourquoi elle avive l'acuité de tous les sens, une fois que l'amour peut s'exprimer - rayonner - au travers de cette fenêtre.
Mais pour une réelle spiritualité - une capacité d'échange constante - cette fenêtre doit être ouverte en permanence SANS qu'un rapprochement physique ne s'effectue obligatoirement.
Alors il est immédiatement possible d'échanger sur un plan émotionnel et mental - c'est ce qu'il se passe dans les relations familiales (lorsqu'elles sont saines).
L'amour objectif
Le sexe devient alors inutile car le corps entier est "sensible".
De même l'expression codifiée des sentiments devient inutile car l'échange, l'interaction, est intense et permanente, il n'y a pas besoin "d'acte sexuel" pour la former.
C'est pourquoi le but du travail ésotérique est de créer en soi, par un réveil intérieur, la possibilité de cet échange permanent et inconditionnel, même si les autres ne peuvent pas être ainsi.
Cette possibilité, c'est être vivant, c'est être conscient au travers de tous ses centres, c'est Voir, comme un enfant, sans Désir de Possession, et en exprimant clairement ses désirs (car il n'y a pas de crainte qu'ils soient insatisfaits, l'amour omniprésent ne dépendant pas d'un autre amour pour exister).
Souvent les personnes qui aiment n'offrent pas leur amour mais le miment et introduisent une demande subtile d'être possédé, d'être sécurisé, d'être déresponsabilisé. On désire souvent céder son autorité à autrui, on ne la supporte pas, car une partie de nous, obscure, désire s'en défaire.
L'amour commun (mondain) est donc une expression de ce désir obscur en nous d'être possédé et de posséder, mais cette possession sans fin est un cercle vicieux, qui diminue et happe progressivement la lumière qui n'est plus créée par rien.
C'est pourquoi, celui qui aime devrait offrir son amour, mais pas avoir plus envie de recevoir l'amour d'autrui que de donner le sien. La partie positive pour prendre l'avantage, suppose la libération de toutes les frustrations.
Celui qui offre son amour, ne peut que recevoir de l'amour en retour. C'est pourquoi nous sommes touchés par l'innocence des enfants.
On existe que de deux façons.
En aimant ou en possédant.
Il n'y a pas d'autre possibilité, il faut choisir.
C'est le "support" même de toute conscience.
La gravité est le Je, c'est une force plus ou moins grande : mais est-elle aspirante ou rayonnante ?
Si on veut aimer et posséder à la fois, on annule toute évolution (dans un sens ou dans un autre).
De sorte que la gravité du Je diminue.
Des influences contraires ne peuvent cohabiter.
Du degré d'amour de soi dépend l'amour des autres.
Mais ce n'est pas l'amour de ce qui est clair et lumineux.
C'est l'amour de ce qui est méprisé, incertain, faible et méconnu.
Car pourquoi aimer quelque chose qui existe déjà,
autant aimer ce qui n'existe pas encore, et qui a besoin d'être aimé.
Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.
29 décembre 2012
à 02:30