Plus je réfléchis, plus je me dis qu'un des problèmes de la civilisation actuelle est la disparition de la notion de mal.
Tout comme l'idée de la mort a disparu des consciences, de même la notion de mal a été déviée à un tel point qu'elle en est devenue méconnaissable.
Les religions orthodoxes ont toujours voulu imposer un dieu unique, qui refoule le mal dans l'inconscience.
Le progrès scientifique refoule aussi le mal dans un espoir sans cesse renouvelé de contrôler toutes les forces matérielles.
L'existence même d'une autorité, quelle qu'elle soit, suppose qu'elle nous protège du mal. Mais cette protection est illusoire.
En fait, il n'y a aucun dieu unique, aucune foi, aucune autorité, aucune fuite de soi qui puisse protéger du mal. Le mal étant soi-même que l'on fuit.
Se connaître soi-même, connaître le mal, est la seule manière de donner au bien la place qui lui est dévolue dans la création.
Plus je réfléchis, plus je me dis que ce n'est pas pour rien que la notion de mal a disparu du champ des idées contemporaines.
Ce champ est devenu totalement stérile et notre nature est à l'image de la Nature dans laquelle nous sommes : empoisonnée, aride, desséchée.
Heureusement, cela ne va pas durer. Le mal est de retour dans l'esprit collectif.
Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.
17 septembre 2013
à 05:29