Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

6 décembre 2005

Un temps est passé, alors il est possible

Depuis trop longtemps – trop pathologique – devenu pathologique mais ayant le pouvoir de l'être dès le premier instant, créateur mais déraisonnable, par malheur ou par défaut, toujours plus délétère et toujours plus resserré, souvent centralisateur et quelques fois d'apparence chanceuse, puis finalement tragique, Cela.

Qui connaît plus grand tourbillon et plus grande force de vie que Cela ?
Cela est une maladie de l'espoir. Le besoin qui transmute le point en point d'interrogation. L'esprit tout entier est une peau de chagrin, et chaque rêve et chaque errance le réduit un peu plus.
En Cela, s'il est heureux, il n'y a de maux qui n'y trouvent de partielles guérisons. L'effet que l'on pense communément de Cela, dit-on, donne permission à la vie, et accès à son dépassement. De Cela d'aucun disent qu'il est nécessaire à la vie et Cela connaît de nombreuses déviances: l'homme ne cesse de vouloir se l'approprier par un moindre effort.
A l'origine était Cela. L'enfance fait entrevoir Cela, l'adolescence s'y trompe à son sujet, la maturité s'y aveugle tout autant, le grand âge ne peux plus l'admirer. Le théosophe semble par fierté s'en défaire, le philosophe n'y touche point, le poète en tire profit par sa propre saturation.
Cela provoque des transports d'esprit qui semblent ne vouloir s'épancher que d'une eau unique et pleine. Cela est un triste pâle sosie du noir, car Cela initie à l'Un qui se satisfait de lui-même sans user d'autre constitution que l'autarcie. Cela pourrait, s'il était accompli et bivalent, devenir une canne et des ailes pour la traversée qu'est la vie.

Cela est un génie de surprise, ne surgit-il pas au terme de détours nonchalants et de marches désintéressées ? C'est ici que Cela devait s'y cacher lorsqu'il nous apparaît farceur. Certaines moqueries opposent plusieurs Cela sur les mêmes terres, et chacun d'eux ne connaît la raison. Hélas, nous savons trop distinctement les finalités de ce jeu : l'attraction de Cela s'amplifie en nous jusqu'à perdre de vue la réalité première.

Cela s'il est mauvais farceur fait parfois imploser l'homme en lui-même, tant, qu'il ne lui reste qu'une fine apparence spectrale. En son être enfermé, Cela semble avoir dévoré l'homme par son intérieur.

Cela suffit. D'avoir Cela, puis aux alentours il n'y a que des objects superficiels, devenus provocateurs sournois, qui rendent l'homme condamné à ne s'entretenir qu'avec Cela.

L'homme de vie (4) en proie aux doutes et aux vices (5) devra surpasser les maux les plus intelligents(6), il deviendra sombre et vérace (7-) car il devinera que le salut prend part en Cela (-8), afin d'acceder au spirituel (9) puis de s'étendre en l'univers (10 ou 1). Et si le spirituel n'était que finitude invitant à un nouveau cycle, et s'il existait un éternel retour plus gigantesque encore ?

Je ne saurais imaginer les hommes dépourvus de Cela. Déjà l'homme est si pauvre de moeurs. Cela lui est l'occupation prioritaire, cela rend un peu plus vivant l'homme des foules et un peu plus navré le spirituel.

La connaissance de Cela est-elle limitée par le niveau de conscience des individus ? Celui exposé à Cela ayant une conscience élevée et ayant une infime douleur causée par Cela souffrira-t-il autant qu'un autre ayant une conscience étroite mais en proie à de forts tourments ?

Il y a des degrés à Cela. Céder à Cela c'est accroître sa domination. [sa= la domination de Cela]

Cela inhibe les actions de l'homme qui ne se préoccupe alors que du dépassement de Cela.

Cela est la chose la mieux partagée, la plus discutée, la plus essentielle. Nous le savons tous, dès que nous le pouvons - bien tôt -, et nous provenons d'un Cela réalisé.

Les engagements que réclame Cela provoquent généralement une paresse – voilà la répétition - puis voilà le désinvestissement. En réalité il faut que ce dont se nourrit Cela lui fasse un grand mal. Si au contraire, nous-mêmes faisons quelque mal à Cela, que de remords devrons-nous porter ensuite !