Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

3 mars 2012

Comment apporter du positif dans ce monde ? Est-ce que tout ne se joue pas en fait au plan
individuel et que même PEU de gens auraient un impact énorme ? Il y a beaucoup à faire dans
l'information extérieure mais beaucoup aussi à faire sur soi. On a des possibilités certaines de
pouvoir recevoir et transmettre une onde de force positive qui demande un déblocage interne franc.
Il est clair que certaines choses pourraient ne pas être très agréables bientôt, et c'est pourquoi
l'espoir n'est pas à l'extérieur mais à l'intérieur. L'énergie ensuite est faite pour être partagée, pas
conservée...

Tout l'apitoiement sur soi est une forme de conservation, de fixation, d'immobilité. Ça n'a pas de
sens, nous ne sommes pas des êtres faibles car l'esprit régit la matière, serions-nous donc matière ?
Si je crois qu'il y a quelque chose d'utile c'est le développement d'une force qui prend son origine
dans une foi inconditionnellement envers la vie, qu'elle nous apporte du positif ou du négatif. Les
craintes sont comme une tentative de contrôler et tuer la vie alors que nous avons besoin de ce
qu'elle a à dire pour progresser sans cesse. Et cette force à développer est féminine, car elle vient de
la terre et bien que nous soyons vulnérable, la terre nous aime et est invulnérable, solide. Pour les
hommes c'est donc le côté féminin à retrouver et pour les femmes c'est la féminine dans une large
mesure reniée car dénigrée par le système.

Avec le temps le travail produit des résultats comme une meilleure tolérance, compréhension,
harmonisation, etc. Cependant la question que je me demande est : est ce qu'on pourrait réussir non
seulement individuellement mais aussi collectivement ? En fait, pourquoi je me dis ça, je ne sais
vraiment pas. Néanmoins dans mon idée, peu de gens peuvent en aider d'autres qui à leur tour en
aident d'autres, etc. Et dans mon idée il y a aussi que c'est une nécessité de survie.

Peu importe ce que l'on vit personne n'est supposé être là pour nous soutenir. Il n'y a pas de leçon
apprise si quelqu'un abrège ce que l'on doit comprendre. Il ne faut pas se laisser rattraper par son
histoire personnelle, il faut agir avant d'être dépassé. Se focaliser sur soi est le signe que l'on est
dépassé, c'est le signe que l'on cherche un soutien pour reléguer à ce soutien les poids que l'on porte
- son karma.

La réelle force est d'affronter tous les événements en partant du soi véritable qui détient la force
réelle et en se reposant en lui seul dissoudre les difficultés que l'on rencontre. Une difficulté ne fait
que révéler son incapacité à faire primer le spirituel sur le matériel. Dans la puissance de vie que
l'on porte il y a aussi ce pouvoir qui détermine la vie. Un manque de vie cristallise et fige les
événements, rend automatique et inaltérable notre destin et alors nous entrons dans le temps - la
continuité. Or la vie en sa puissance est à la racine du temps et l'engendre pour l'engouffrer comme
l’Ouroboros.

De même pour notre histoire personnelle engendrée, il faut pouvoir l'engouffrer en sa propre
conscience, pour qu'ainsi brûle et se ravive la conscience - et non la remettre à quelqu'un d'autre
comme si l'on voulait se défaire des résidus in-désirés de notre être. Le but est l'abolition de notre
histoire personnelle - c'est-à-dire la mort - en y faisant face. Mais peut-être que l'on veut toujours
être "quelque chose" et toute chose est évidemment soumise aux lois qui règlent les choses, des lois
matérielles. Le fardeau porté est un fardeau de bois, il brûle bien, mais il faut d'abord s'arrêter pour
le déposer.

La perception du monde diffère totalement selon l'énergie que l'on a. Quelqu'un dont l'énergie est
faible verra la surface des choses, quelqu'un dont l'énergie est subtile verra la profondeur des
choses. Dans deux états différents le regard sur le monde change du tout au tout. Le regard habituel
perçoit un monde répétitif et explicable, sans l'aspect intimement mystérieux des choses. L'humain
est en quelque sorte enrhumé il ne perçoit aucune odeur, le blocage intérieur le rend esclave, le
regard qui est toujours le même l'assomme. C'est pourquoi il ne perçoit que les apparences, il n'est
pas relié à la vie qui coule derrière la matière environnante et constituante. La conscience de
l'homme fonctionne au ralenti, elle est comme emmitouflée dans une gaine obscure, et l'esprit
comme la flamme ne peut capter plus de données car il ne pourrait pas les traiter, il s'éteindrait
comme étouffé. C'est la flamme qui s'éveillant éclaire le monde qui est au fond d'une chaleur bien
plus élevée que la flamme.

L'individu dans sa totalité forme un lien entre l'inférieur et le supérieur, et le flux ne passe que si
tous les aspects sont parfaitement ouverts et réunis. On considère le monde comme extérieur à soi,
mais c'est parce que comme pour soi, on ne le connaît pas, de même les autres, sont aussi soi et c'est
pourquoi la connaissance est amour. Elle est le lien qui est la lumière.

La conscience est un vêtement de l'esprit qui est entièrement dépendant de l'énergie. La conscience
est la lumière de l'ampoule et donc dépend de l'électricité, puis ensuite de la puissance de l'ampoule.
Plus l'ampoule brille, plus elle éclairera la pièce dans laquelle elle se trouve, qui est infinie. On
appelle cette pièce "le vide", et l'énergie les ondes produites dans le vide, qui sont au fond la même
chose. D'abord vient l'esprit, ensuite la conscience / énergie, ensuite l'émotion / pensée / corporel,
puis ensuite la matière. Entre l'esprit et la matière il a le même rapport qu'entre l'ampoule et la
pièce.

Il n'y a que « moi » qui compte, le moi de chacun. Mais le problème, c'est que toute idée de « moi »
est fausse, car il ne peut pas être délimité, comme l'infini. Et dans son infinitude il est infiniment
simple. Notre méconnaissance du moi nous fait ajouter des masques auxquels nous tenons mais tout
masque est réducteur et corrupteur. Les images qu'on se donne sont toujours fausses, et il y a
toujours une immense différence entre ce que l'on est et ce que l'on paraît. La réalité est que l'on est
un, nu devant tout et rien, devant la mort et la vie, devant soi-même pur et simple. Le moins que
l'on se trouve à être, le plus l'on est ce que l'on est sans aucun souhait de paraître. Se tenir à ce néant
et cette totalité de soi est la chose la plus difficile. Elle est néanmoins récompensée par une
sensibilité augmentée.

Une exigence de pureté est requise. Toutes les expériences que l'on a viennent d'un état d'esprit,
d'une programmation d'esprit, d'une coloration d'esprit, c'est-à-dire d'un ensemble de choses qui font
que l'on va réagir d'une certaine façon à certaines situations, ce qui engendre certaines expériences.
Je crois que le temps est fini où ces types d'expériences sont vécues, un nouveau type d'expérience
est nécessaire, qui vient d'une compréhension de ce que l'on recherche par nos types d'interactions
et pourquoi tout cela se résume en des recherches de constructions/constrictions de soi. Autre chose
est nécessaire maintenant. Une réalisation du néant de soi et à la fois du caractère pur et simple de
chacun.

Ce qui est au delà des apparences est désormais ce qui doit se mettre en avant car c'est ce qui n'est
pas soumis au temporel, c'est ce qui est lié au spirituel. Cette pureté est difficile à maintenir car elle
suppose une attention tenace et persistante envers soi. L'énergie acquise par une seconde
d'objectivité pure est dilapidée en jours d'errance c'est pourquoi tenir le plus longtemps cette
objectivité est nécessaire, autrement dit rester au centre du labyrinthe et affronter le monstre plutôt
que de le contourner dans mille dédales. Ce monstre est la mort, ou la perspective de la mort de la
« chose » construite qu'on appelle personnalité mais qu'on ne peut cerner sans une déviation interne
choisie volontairement pour quitter le masque et trouver l'essence. Sans ce travail d'affrontement,
les deux aspects de l'orientation positive sont fermés : l'amour de l'un pour l'un (l'unité entre soi et
autrui), et la communication entre chacun.

Ces deux aspects correspondent au chakra cardiaque (vert, centre émo sup), et au chakra coronal
(violet, centre int sup), les deux qui réunis ouvrent la voie à la perception de l'invisible par le chakra
frontal (indigo). L'ouverture de ces aspects de l'unité par la mort de soi-même forme l'équilibre qui
complète les chakras rouge, orange et jaune, de la construction et de l'expression de soi, reliant ainsi
l'énergie de la terre (le monde) au ciel (l'étoile de l'adepte, le cerveau, l'intériorité). C'est ce qu'on
développe actuellement. Sans l'énergie qui découle de ce travail, le passage de la conscience du
corps à l'âme est impossible et dans les événements qui viennent cela signifie probablement la mort,
ce qui en soi, n'aurait de conséquences de toute manière que pour la personnalité et son cortège de
fantômes et autres créatures bizarres de l'esprit.

La mort de soi acceptée, bien des choses perdent de leur valeur et une certaine détente s'installe, la
certitude de la mort et du fait qu'il n'y a rien à sauver, apporte l'abandon qu'il faut pour voir les
choses d'un oeil nouveau, dépourvu de l'investissement et de l'implication de notre personnalité dans
le monde. C'est là que le mystère apparaît, celui d'être vivant malgré tout, en l'absence de toute idée
préconçue de ce que l'on est ou suppose être. En d'autres termes, on « flotte » sur les eaux célestes,
du moins si l'on est assez léger. Toutes les émotions négatives devraient être prises avec le recul, car
d'une part l'esprit, non affecté, n'est pas celui qui vit les émotions, et d'autre part chacune des
émotions sont des catalyseurs qui révèlent des aspects de nous mêmes que l'on ne veut pas accepter.

Tout ce que l'on peut découvrir enfin sur les réalités spirituelles ne vient pas de nous mais d'une
longue chaîne visible ou invisible de transmission qui prend sa source dans la lumière et l'amour, et
dont les corollaires sont l'espérance et la foi. L'espérance est la bougie que porte le chercheur qui
chemine vers le soleil de la foi éblouissant la bougie, réponse de l'univers à une requête sincère,
naturelle. On peut transformer l'espérance en foi en cessant spontanément de maudire, critiquer ou
nier la réalité et en la percevant à la place comme sacrée. Nos jugements sur elle sont des jugements
sur soi, qui entachent et salissent. Notre méconnaissance de soi est ce qui créé un voile que l'on
fabrique pour nous empêcher nous-mêmes de voir Dieu.

Devant la mort il n'y a rien que l'on puisse garder. Seul compte un changement réel, qui fait que la
mort n'a plus d'emprise sur soi. C'est quelque chose qui n'est pas explicable. C'est là tout le
problème. On peut dire qu'une vie menée sans conscience de la mort est menée selon les
circonstances externes et qu'elle sonne donc affreusement faux, elle ne plairait à personne. La mort
est simplement là pour nous rappeler que notre vie ne plaît pas à l'univers, et donc qu'il n'en a pas
besoin, et donc qu'il est nécessaire de changer, de se rectifier. Il n'y a pas trente-six façons, il n'y en
a qu'une, c'est voir objectivement ce que l'on donne, voir ce que l'on est, un peu comme entendre sa
propre musique. Une fois que l'on joue moins faux, alors on peut intégrer un orchestre. Personne ne
peut jouer faux dans un orchestre. Et les orchestres manquent cruellement dans ce coin de l'univers.

Au final ce qui compte est la capacité à saisir le sacré de chaque instant, car c'est le même créateur
qui a créé l'extérieur et l'intérieur et la façon dont le monde est abordé est réellement révélateur. Et
c'est avant tout une question de paix intérieure dans le sens où l'on voit les choses de manière
ouverte. Mais l'état de tension en soi fait qu'il faut des « expériences fortes » pour retrouver une idée
du sacré. Il y a donc une sorte d'enclos nécessaire pour que l'élément en soi – la fragilité – captant le
sacré puisse survivre et se développer. Cette protection est la même que celle d'une mère envers son
enfant.

L'amour de la création devient donc suffisant pour notre l'esprit l'honore pour elle même et non pour
ce qu'elle nous apporte ou nous retire dans le temps. L'esprit fait alors silence et s'accorde à cette
vibration qui prouve sans aucun doute que l'intérieur et l'extérieur sont une unité qui forme
ensemble une totalité. Un esprit en harmonie est dans le silence qui est en soi une bénédiction.
L'illusion ne le trouble plus. Chacun est plus ou moins proche de la réalisation. En fait, à partir d'un
moment ce qui compte n'est plus son propre destin, ni sa propre vie, mais aussi les difficultés,
errances, et la douleur de chacun.