Dans le S&V n°1059, nous pouvons lire:
Une photo satellite confirme l'existence des "mers lactées"
Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.
29 novembre 2005
Mers lactées
à 13:50
28 novembre 2005
Guillevic
A ruminer tes fonds
Tu les surveilles mal,
Ou peut-être tu pousses
Ces monstres qui pénètrent
Dans le lieu de nos cauchemars.
*
Ta peur de n'être pas
Te fait copier les bêtes
Et ta peur de rater
Les mouvements des bêtes,
Leurs alarmes, leurs cris,
Te les fait agrandir.
Quelquefois tu mugis
Comme aucune d'entre elles.
*
Elle avait un visage
Comme sont les visages
Ouverts et refermés
Sur le calme du monde.
Dans ses yeux j'assitais
Aux profondeurs de l'océan, à ses efforts
Vers la lumière supportable.
Elle avait un sourir égal ou goéland.
Il m'englobait.
*
En elle s'affrontaient les rêves
Des pierres des murets,
Des herbes coléreuses,
Des reflets sur la mer,
Des troupeaux dans la lande.
Ils faisaient autour d'elle un tremblement
Comme le lichen
Sur les dolmens et les menhirs.
Elle vivait dessous,
M'appelait, s'appuyait
Sur ce que l'un à l'autre nous donnions.
Nos jours étaient fatals et gais.
*
Quand je ne pensais pas à toi,
Quand je te regardais sans vouloir te chercher,
Quand j'étais sur tes bords
Ou quand j'étais dans toi,
Sans plus me souvenir de ta totalité,
J'étais bien
Quelquefois.
*
Pas besoin de rire aussi fort,
De te moquer si fort
De moi contre le roc.
De toi je parle à peine,
Je parle autour de toi,
Pour t'épouser quand même
En traversant les mots
.
à 19:17
25 novembre 2005
Rêve du criquet sur des terres arides
Le rêve qui m'a traversé cette nuit fait office d'image de l'avenue du chaos. En voila sa teneur:
Le criquet était la terreur.
En ces temps l'espoir était qu'il ne puisse se réveiller.
Hélas. Le soleil fut fort sec et fort blanc lorsqu'un midi, le petit criquet teinté de rouge reçu un pouvoir extraordinaire. Désormais il pouvait sauter considérablement loin et considérablement vite. Ce fut une foudre terrestre qui pouvait décider à tout instant d'aller où bon lui semblait, et ravager là où il passait. Il s'était doté d'une mutation soudaine.
Par ailleurs sur cette terre était des arbres aux branches étoilées, disposées telles des synapses.
Le criquet sonna le glas. Sur ces arbres au tronc massif, il ne restait plus de branches tentaculaires. Et ce fut la fin.
à 22:54
20 novembre 2005
Face à la frustration
« L'intelligence » permet de développer une réaction qui permet d'amener à un mode de fonctionnement adapté aux changements qu'impose la frustration. Ce n'est, au demeurant, non pas un progrès, mais une évolution.
Par exemple, la constitution des endives est le résultat d'une privation de lumière qui entraîne une modification, qui, sur le long terme, pourrait devenir évolutive.
De même, un rocher en opposition à un cours d'eau, frustrera le mouvement de l'onde et après un certain temps, l'eau en viendra à abraser la pierre – jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de frustration.Ou bien, le cours d'eau changera les formes de son lit.
Pour le minéral et le végétal donc, la réponse à une frustration présente deux visages:
1/ l'opposition surpasse l'élément frustré: l'élément frustré cède (L'intelligence de vie dira « il est préférable de se préserver. »
2/ l'élément frustré surpasse l'opposition: l'opposition cède.
Le monde animal ne diffère. Les réponses peuvent être plus rapides, suivant la vélocité de l'animal et suivant les circonstances, si la réponse est de type 1/ ou de type 2/.
Exemple: Deux mâles s'affrontent pour ravir une femelle, un mâle est défait, celui-ci devient frustré.
Il va y avoir répercussion: le mâle en question apaisera sa frustration en dominant d'autres mâles plus faibles ou en se « rabattant » sur d'autres femelles. C'est ce que j'appelle le choc en retour. Celui-ci en général provoque des effets négatifs.
Et voilà la différence qui sépare les corps minéraux ou végétaux des corps « animés ».
Chez les minéraux/végétaux, la frustration se résout sans qu'il n'y ait de « choc en retour ».
Chez les hommes et chez beaucoup d'animaux relativement « évolués », la frustration ne peut parfois trouver de résolution immédiate et définitive: le choc en retour remplace.
Voyons les causes de la frustrations: quelles sources ?
Ce sont les nécessités de vie (et par-là, d'évolution).
Il y a donc (i) les nécessités physiques (s'alimenter, se reposer, se reproduire...), et (ii) il y a les nécessités d'évolution (accéder à un niveau social élevé, posséder, penser, ...tout ce qui amène à une meilleure reproduction et à de meilleures chances de survie de l'espèce).
Qu'il y ait résolution pour tous les individus qui vivent de toutes les frustrations est donc impossible, et dans ce cas il y aura toujours des effets pernicieux. Ces effets, qui, au demeurant, sont encadrés par la préservation de la vie d'une part, et la morale de la société d'autre part.
Le bouddhisme suggère de désamorcer les désirs et besoins de vie (i, ii). Certains yogi défiant même la nécessité d'alimentation par des expériences de jeun.
Cependant, est-il possible de venir à bout de toutes les nécessités de vie? Renier la vie, n'est-ce pas renier les accès qu'offre la vie pour la connaissance du spirituel ? Que peut-on envisager alors pour ne pas produire d'effets néfastes lorsque l'on s'oppose à la frustration ?
Dans l'optique où le salut se trouve dans le sortir de l'éternel retour – le dépassement des forces de la vie et l'accès au spirituel; puisque nous sommes dans la vie, nous ne pouvons que nous accorder à elle et en faire bon usage, c'est à dire, l'utiliser pour ouvrir au mieux les accès vers le spirituel.
Car en toutes choses de vie il y a une partie spirituelle– un pourcentage bien relatif mais existant, il faut ne considérer avec intérêt que cette parcelle. En engageant une harmonie entre nous et la vie – par son usage à bon escient, nous voilà déjà plus avertis quand aux effets pervers de la frustration.
Alors comment convenir avec la frustration ?
1/ en accepter son existence (pour ne pas l'ignorer !),
2/ la rendre futile, ne pas lui accorder de crédit; connaître ses charnières et la considérer comme normale à la vie.
3/ trouver une certaine harmonie en évitant le refoulement: déplacer l'objet qui aura le choc en retour d'une frustration vers un autre objet – ainsi il y aura en général moins d'effets négatifs.(exemple sommaire: au lieu de s'acharner sur untel, lui préférer le punching-ball... on pense ici à l'acharnement haineux, il existe aussi -plus subtil- l'acharnement sentimental, « l'acharnement aimant », tout aussi néfaste (tout excès l'est): cet acharnement entraîne des situations ou paroles faussées.)
4/ tenter d'identifier et de résoudre toute frustration – pour qu'il y ait harmonie. L'harmonie est un accès privilégié au spirituel. La frustration irrésolue engendre une autodestruction et cela n'est pas harmonieux.
5/ Aux grandes frustrations ils faut opposer l'art. (fuite artistique). Le spirituel dépasse la vie.
6/ Une frustration trouve son repos lorsqu'elle est assouvie de même que la faim trouve le sien lorsque l'on est rassasié. Cela est valable pour l'ensemble des frustrations. Plus haut, j'expliquais comment affaiblir le choc en retour et les frustrations d'évolutivité, mais non comment annihiler la frustration en elle-même. Est-ce à dire que les besoins vitaux ne sont pas annihilables et que nous pouvons seulement temporiser les besoins évolutifs par la raison et par les procédures susdites ?
Liens: Classics in the history of psychology
Affirmations psychanalytiques
à 15:55
Pensées, calques, vie...
Parfois la vie semble couler -
Or, comme les vis que l'on peut faire tourner sur place et leur donner une illusion de mouvement sans qu'il n'y ait de déplacement de la vis
la vie semble couler et cependant rester immobile dans l'espace.
L'erreur serait de penser qu'une cause peut n'avoir qu'un seul effet.
Dans le raisonnement cause/effet, le péril est de juger et non de considérer.
Est-ce seulement par la mouvance de l'Être que celui-ci apparaît comme incohérent ?
L'être n'est-il pas comme une liane qui tournoie autour de l'expérience ?
Ainsi, l'Être parfois disparaît puis réapparaît, est-ce donc l'expérience qui l'entraîne en ces lointains détours – devient-il alors incohérent ?
Qu'il y ait des analogies et que tout puisse par certains aspects être analogue demontre « l'Un », c'est à dire, l'unicité du monde et l'existence d'un Principe, principe unique, dont la philosophie en créé des calques.
Les calques philosophiques sont induits ou:
-Parce qu'ils sont en accord avec le principe du monde, ou;
-Parce qu'ils sont en accord avec les croyances humaines.
Et là est le péril ! Que les philosophes mélangent ce que pourrait être le Principe du monde avec leurs propres croyances, et que les calques ne puissent exister que pour conforter ces-dites croyances !
Ce qui nous pose problème, c'est que le principe du monde vit lui-même par sa propre croyance. Il faut désapprendre la faculté de croire.
En dehors de son milieu, les objets perdent toute cohérence, les mots tout sens, comme les poissons s'ils sont sortis hors de l'eau: ils se débattent, frétillent - c'est quelque fois le rire – puis ils sont asphyxiés. De même, un homme qui n'est pas dans son milieu, (...)
à 13:20
19 novembre 2005
La chute du surdoué
Les passages qui suivent sont tirés de la collection Tchou-Laffont "les pouvoirs inconnus de l'homme". Par un collectif. (1976) Volume: "les extra-sensoriels".
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Quelques détails curieux cependant, concernant les débuts du développement: Hollingworth (1942) trouve que les enfants à très haut Q.I. ont généralement certaines difficultés à apprendre à écrire et à participer aux jeux et aux tâches qui demandent une bonne coordination neuromusculaire. Il semble que la rapidité de leurs processus mentaux et leur niveau élevé sont des causes d'impatience et de conflit quand une habitude à acquérir exige de la précison (c'est-à-dire de la patience) et une certaine lenteur, qui entrave le jaillissement des idées.
Mais les difficultés dans les rapports sociaux paraissent se manifester surtout chez les "décagénaires", (teen-agers). Elles ne sont probablement alors que l'expression de tensions qui ont commené beaucoup plus tôt. Comme le dit Terman: "Considérez, par exemple, l'enfant de sept ans que nous avions dans notre groupe, dont l'âge mental était de treize ans, et dont la lecture favortie était Le déclin et la chute de l'Empire romain de Gibbon ! Une grante partie de son vocabulaire était absolument inintelligible pour l'enfant moyen de son âge; c'était presque comme s'il eût parlé une langue étrangère". On conçoit les troubles que peuvent entraîner ces difficultés radicales de communication, allant jusqu'à l'impossibilité de communiquer.
La réussite dans les études
Voilà sans doute le point capital: elle n'est pas brillante dans tous les cas, loin de là et, dans les meilleurs des cas, les surdoués ne font pas mieux que les doués.
Terman se montre justement inquiet d'un fait en apparence aussi paradoxal. Il suggère plusieurs explications, dont l'une est très certainement que nos méthodes d'enseignement sont complètement inadaptés aux intelligences supérieures.
Les traits caractéristiques des surdoués sont les mêmes partout, signalés par tous les auteurs: anxiété, insécurité, sentiment d'isolement, maladresse manuelle et physique, souffrance de se sentir des intérêts si différents des autres, désir de lire sans cesse, préférance pour l'autodirection plutôt que pour la direction par un pédagogue. Et plus fort est le Q.I., plus sévères sont les problèmes d'ajustement social, et plus graves sont les persécutions de l'école (Hollingworth, 1942, Parkyn, 1948, Zorbaugh et coll., 1951)
Sans compter la discordance entre l'âge réel et l'âge mental (qui peut atteindre quatre ans) et qui cause déjà de grandes difficultés aux enfants surpanormaux, il faut noter que les surdoués ont tendance à s'isoler, ce qui les rend plus impopulaires encore (surtout sans doute en Amérique!). Ils sont en réalité la proie de pressions si fortes de la part du milieu scolaire qu'on pourrait parfois parler de persécutions; c'est pourquoi beaucoup préfèrent renoncer, oublier leurs talents et rentrer dans la foule anonyme... La gêne qu'ils éprouvent se manifeste dès l'école maternelle (Martison, 1961).
La chute du surdoué
Mais si on ne le fait pas (par exemple, parce que favoriser les jeunes gens qui ont déjà reçu de la nature des dons surabondants serait antidémocratique), il faut savoir que la chute sera rapide et atteindra un pourcentage important de surdoués. C'est pourquoi je poserai à nouveau la question autrement, d'une manière un peu plus emphatique peut-être: a-t-on le droit d'assassiner un génie ?
D'après Goldberg (1965), beaucoup d'adolescents doués réduisent leurs lectures progressivement au cours des années, alors qu'ils sont particulièrement voraces de livres: c'est pour ne pas paraître des "crânes d'oeufs", comme disent les Américains (...)
"Le cas des enfants au Q.I. extraodinairement élevé pose un problème particulièrement grave. Si leur Q.I. est de 180, leur niveau intellectuel à six ans est égal à celui de onze ans; à dix ou onze ans, il n'est guère éloign de celui d'un étudiant quittant l'université.
Le résultat inévitable est que l'enfant de Q.I. 180 doit résoudre un des problèmes les plus difficles d'adaptation sociale qu'aucun être humain ait jamais rencontrés.
"La situation est si grave qu'on pourrait se demander comment il est même possible pour un tel enfant de devenir un adulte socialement normal. Il ne eput espérer que des enfants de son milieu mental l'acceptent car, même s'il connaît bien leurs jeux, son aspect physique est trop immature pour qu'il trouve sa place dans le groupe.
L'enfant à Q.I. de 170 et 180, au contraire, se trouve dans une région de l'intelligence extrêmement dépeuplée. Il n'y a qu'un enfant sur des milliers pour réaliser des chiffres aussi élevés..." D'où l'impossibilité pratique d'avoir des camarades.
Leurs difficultés sont dues, comme le dit Hollingworth en une formule pittoresque, à ce qu'"ils ne peuvent prendre leur parti de la sottise et de la folie" (to accept food gladly) La sensation d'isolement qu'ils éprouvent alors peut provoquer une angoisse grandissante devant les rapports sociaux à établir, cela avec tous les dérèglements qu'on peut imaginer. (...) fardeau obligatoire de l'enfant doué: le sentiment d'isolement, la gêne dans leur besoin dévorant d'apprendre, l'ennui et leur souci très particulier des problèmes éthiques.
Et si les schémas et les tentatives de maîtrise des liens sociaux provenaient de cela: une angoisse grandissante devant les rapports sociaux à établir ?
à 00:44
12 novembre 2005
Technique de piqué du Pelerin
"Le pèlerin (du Latin, (peregrinus) « de l'étranger » ; « oiseau de passage »), très répandu au Moyen-Âge a été ainsi nommé au XIIIème siècle car on ne trouvait pas son aire de nidification. Il a donc longtemps été pris pour un oiseau migrateur."
à 15:39
11 novembre 2005
Divers I
Aujourd’hui je décrète : il faut répondre aussi longuement que certains affects, à certains affects.
*
De savoir admirer présuppose d’une part la capacité de déshabituation, d’autre part la constance d’esprit de se contenter de peu et de s’émerveiller de l’infime. [est-ce trahir l'infini, ou lui donner raison ?].
*
Il y a, en tout affect, échange, ou humeur relationnelle, une part d'indicible [dans le sens « qui ne doit pas être dit ». Socialement et moralement. L’homme franc n’est pas l’homme des foules, l’homme franc sait les vertus du silence.
*
L’animal connaît la souffrance et le plaisir, mais l’homme, le bonheur et le malheur. Entre les deux, selon le niveau de conscience, les clans s’échangent des individus ; la conscience humaine s’échappe ou - se simplifie, devient simple et faussement sage.
*
Sur la Reproduction :
Parmi les désirs auxquels sont soumis les êtres animés, l’instinct sexuel (direct, indirect) est le plus imposant. Ceci pour la bonne et seule raison qu’il est la condition de perpétuation de l’espèce, et donc de son état d'existence.
Dans un entretien avec Challemel-Lacour, en 1859, Schopenhauer dit : « L’amour, c’est l’ennemi.
Faites-en, si cela vous convient, un luxe et un passe-temps, traitez-le en artiste ; le Génie de l’espèce est un industriel qui ne veut que produire. Il n’a qu’une pensée, pensée positive et sans poésie, c’est la durée du genre humain. »
*
L'optimiste est celui qui pense que demain sera un meilleur hier. Au lendemain le pessimiste ne le pense plus.
*
Hasard et logique dont deux termes qui scindent une simple et seule logique. Ce couple explique l'origine de nos actes futurs, à défaut, passés, à regret.
à 14:56
5 novembre 2005
Le Noir (Le Spirituel)
● 1- Je suis détaché de la vie – car je l’ai déjà vécu.
● 1.1- La vie ne m’intéresse pas – car j’ai déjà rêvé [connu des choses qui dépassaient la condition de vie] lorsque j’ai vécu.
● 1.2- La vie n'est pas exceptionnelle – car je revis – ce n’est [donc] pas une exception. [C'est donc une unité qui dépasse le "ponctuel humain"]
● 1.3- Ce n’est pas par amour [par plaisir de la vie, la vie etant elle-même une limite ]que je revis – c’est par obligation. [devoir].
● 1.4- La vie est grise – je connais toutes les couleurs de la vies – mélangées, elles sont blanches. [La vie est dans son entièreté une parfaiteté. C'est pourquoi il faut retrouver une Unité]
● 1.5- La vie est une prolongation – car – il n’y a d’utilité aux sursis. [C'est pourquoi il est urgent de déclencher ces accès qui mènent au noir: nous sommes arrivés au terme de la logique évolutive]
● 1.6- Il n’y a pas d’espérance à vivre – je connais l’espoir. [les limites de la vie prouvent qu'il faut la dépasser]
● 1.7- Il y a un futur sans intérêt – j’ai déjà vécu le futur. [le futur est pareil à la vie présente, il ne faut pas espérer du progrès, car il se borne dans les limites de la vie]
● 1.8- Il n’y a pas de valeurs en la vie – je connais la vie sans hommes. [Il n'y a pas de "bien" ou de "mal" qui soient valables: ce sont des notions de vie qui s'appliquent seulement à la vie, il faut les dépasser. Ce sont les hommes qui projettent le bien et le mal en toutes choses, sans hommes, ces valeurs n'existent pas.]
● 1.9- L’amour est faible – je connais l’amour fort – la vie ne le permet pas. [L'amour "céleste" est impossible dans des conditions de vie.]
● 1.10- J’ai connu la vie – j’ai connu le dire de la vie – je redis sur la vie. Je suis [momentanément] condamné aux hommes.
● 2- Il n’y a de haine en les hommes – seulement car la haine se développe en la vie. [la vie est à dépasser: la haine prouve qu'elle se contradit elle-même, qu'elle comporte des limites.]
● 2.1- Il y a des causes et des conséquences – causes et conséquences toujours identiques. [Le concept de causalité est typiquement humain et se borne aux conditions de vie, il faut le dépasser, le noir est intemporel, la causalité disparaît.]
● 2.2- Il n’y a d’évidences qu’en l’homme. La vie de l’homme n’a pas la dimension de la vie. [la vie de l'homme elle-même se retreint en deça des limites de la vie]
● 3- Tout ce qui est fixe est faible. Les hommes ne peuvent considérer que la vie. [l'homme ne connaît pas l'idée de muabilité. La vue de l'homme ne se dirige que vers un unique objet toujours moins vaste que lui-même. L'homme doit s'initier au mouvant qui prouve que toute chose sont Unes.]
● 3.1- Aucun homme ne sait le mouvant – la vie est le mouvant – aucun homme ne sait la vie – d’où son exaspération. [l'homme ne connaît même pas la vie, n'en voit pas son but ultime, cède au pessimisme.]
● 3.2- La vie n’a ni commencement ni fin – l’homme a un commencement et une vie et n’a ni commencement ni fin – l’homme est hors-vie et en-vie. L’homme n’est nulle part. D’où ses doutes. [l'homme a formé les concepts de début et de fin mais ceux-ci prouvent que l'homme persiste dans sa condition, limité par toutes choses, ne sachant que l'Un est intemporel donc sans débuts ni fins.]
● 4- Entre l’homme et Dieu il y a une falaise. L’homme de Dieu sait le vertige. [l'homme qui regarde l'Un est pris de peur et cette peur lui fait revenir à sa condition d'homme limité. Il faut une grande énergie pour surpasser la vie.]
● 5- Ceux qui aiment la vie aiment le présent – or le présent n’existe pas. [le noir est intemporel.]
● 5.1- Ceux qui n’aiment pas la vie n’aiment pas le présent – or le présent n’existe pas.
● 5.2- Il ne sert à rien d’exprimer par les sens – car il n’y a pas de présent. [cela démontre l'inutilité de la majeure partie de nos actes communs.]
● 6- Il y a des évadés à la vie – ce sont les grands hommes. [cela, c'est le surhumain. ndrl important: à l'heure où le noir me fut "révélé", je ne connaissais le Zarathoustra, je n'ai donc pu emprunter ses notions. Ce qui démontre, là encore, de l'homogénéité des "révélations". Le noir, sous d'autres termes, transparaît partout.]
● 6.1- Il y a le noir. Je préfère le noir à la vie. [nécessité de dépassement, encore une fois]
● 6.2- Toute vie est dramatique. [c'est à dire que le tragique de la vie, c'est sa caractéristique reductrice. D'où le sort qu'on ceux qui s'accordent, par paresse, à la vie: ils ne connaissent pas le sens]
● 7- Le noir n’est pas dramatique.
● 8- La vie est un éternel retour. En la vie il n’existe d’autre mouvement que l’éternel retour.
● 8.1- S’élever parmi les hommes – provoque l’inverse à la vie [s'élever vers le noir nous fait prendre conscience de la réalité reductrice de la vie et nous fait aussi prendre conscience de l'existence d'une réalité autre, une réalité Une.] - l’homme est un miroir de la vie parce qu’il ne l’a pas encore dépassé. [dans l'homme on peut voir toutes les limites que l'on retrouve dans la vie: volonté de puissance, etc]
● 8.2- Plus on vit, plus on revit, et cetera. Plus on a de noir que de vie. [l'évolution, malgré tout, tend à son dépassement, le but évolutif est au-delà de l'évolution.]
● 9- Le noir est la fin de l’éternel retour – allons vers le noir.
● 10- Plus on vit – moins on a – plus on est. [la vie transforme l'homme matériel en homme-entité, dont la conscience aspire à s'approcher du noir]
● 11- Il faut cueillir les graines noires – il faut que la vie soit plus noire que l’encre de chine. [le noir se trouve partout car en toute chose il existe une volonté de dépassement des limites, de fait, plus une chose se défait de limites, plus le noir existe en elle: exemple: l'art. L'accumulation de ces aspects noirs permet à la vie d'être en accord avec une réalité autre vers laquelle elle tend: vers la "vibration" du noir. ]
● 12- Atteindre le noir c’est d’atteindre l’indissolubilité – l’éternel retour dissout – il faut aller contre l’éternel retour. [la vie garde toujours en elle son aspect fragmentaire: le noir unit]
● 13- Plus il y a de noir plus la vie est lente – il faut arrêter la vie. [la vie paraît toujours identique au fur et à mesure que l'on s'approche du noir, car la conscience de l'Eternel retour se fait plus vive: ainsi, l'ascension vers le noir s'accompagne d'une impression de lenteur. Puis vient la sensation d'intemporalité. Mais ce n'est qu'un aspect du noir: l'impression d'absence de temps peu se manifester indépendemment de la volonté d'accès au noir.]
● 13.1- Il faut que la volonté de vivre soit toujours la volonté de vivre une dernière fois. [il ne faut pas faire continuer un état de vie contraignant et éduquer à son dépassement.]
● 14- L’art créé le noir. [l'art est un accès au noir, mais il faut unir l'ensemble des aspects qui convergent vers le noir pour finalement espérer l'atteindre.]
● 14.1- Plus l’homme vit de vies - plus il s’avance vers l’art - plus il s’avance vers son salut. [l'évolution, malgré tout, est salvatrice. Cela doit s'accomplir désormais.]
● 15- La lumière est l’absence du surplus de vie – la lumière est le noir.
● 16- Les religions prônent la lumière – mais les religions sont au milieu de la vie – la religion est une erreur moins erronée que de vivre. [les religions sont corrompues par les limites de la vie, elle s'est finalement adaptée à la vie, les religions sont décadentes.]
● 16.1- La religion enseigne aux hommes le noir – elle enseigne mauvaisement car la religion est simple – car les hommes sont simples. [simples mais surtout en vie.]
● 16.2- La philosophie duplique la vie et créé des analogies – la philosophie cherche le noir. [la philosophie cherche une conscience ultime, une réalité des choses et du monde. Elle contient de nombreux accès vers le noir car elle invite au dépassement.]
● 17- Le noir est le secret – connaître le noir c’est connaître la vie – car connaître une part c’est connaître l’autre. [la conscience du noir s'acquiert après une conscience de la réalité de la vie.]
● 18- Le noir purifie – je reconnais les hommes du noir – ils sont plus purs. [tout en eux converge vers le noir, rien n'est futile - c'est à dire, rien n'aspire à rester dans les contraintes de la vie.]
● 19- Il faut au noir l’unité – il faut la concentration – l’homme doit concentrer. [concentrer toutes choses de la vie pour que la vie révèle son unité, la conscience du noir s'acquiert après la conscience d'unité.]
● 20- Celui qui connaît le noir connaît les infinis. Celui qui a le noir a les infinis. Celui qui a le noir uni n’est plus un homme – il dépasse l’éternel retour.
● 21- Le noir est l’univers et toute chose existante – car l’univers et toute chose existante ont une proportion de noir qu’il faut savoir.
● 22.1- Avoir domine savoir. Avoir le noir domine savoir le noir. L’homme doit savoir puis avoir. [avoir la conscience du savoir en tant que chose intégrée à nous-même et non pas satellisée comme la connaissance. La première difficulté est d'accéder à la conscience du noir (qui est une révélation qui intervient après un orientation de pensée favorisant cette révélation), la seconde est de se donner à soi la conscience du noir et d'en être entier possesseur.]
● 23- Le noir est le but de la vie – la création du noir doit être la création de la vie. [l'aboutissement ultime de la logique évolutive.]
● 23.1- Nous évoluons vers le noir – rien ne peut aller contre – mais nous évoluons lentement – et nous sommes peu évolués. [par faiblesse nous voulons rester dans les limites de la vie, sans nous poser de question par rapport à sa réalité et aux moyens de la dépasser. Celui qui agit de cette façon je l'apelle faible, celui qui trouve l'énergie d'aller vers le noir je l'appelle fort.]
● 24- La musique possède une proportion élevée de noir. [c'est un accès, tout comme la philosophie, etc]
● 25- La destruction est une illusion – elle contredit le noir – il faut se détacher de la destruction. [qu'il y ait un caractère destructeur dans l'évolution, et de s'en étonner, c'est d'être encore dans une logique évolutive, cela il faut le dépasser.]
● 26- Le noir n’est pas une simplicité – le noir est un absolu.
● 27- Mener les hommes vers le noir – voilà notre tâche.
● 28- Il n’y a que les personnes qui ont pensé ou qui savent le noir qui comprennent. [mais nous pouvons malgré tout mener les Hommes vers la conscience du noir.]
● 29- La connaissance du noir apporte les clés du monde – je connais le noir – il faut propager la connaissance.
● 30- Le noir n’est pas une certitude – le noir est un absolu.
● 31- Il faut abandonner la vie immédiatement et se consacrer au noir et à la propagation de la connaissance.
● 31.1- Il faut abandonner la vie – surtout ne pas revivre sans avoir évolué vers le noir – ce serait le mal. [ce qui définit le faible.]
● 32- Le mal est l’opposition au noir. [le mal est le retour par faiblesse à la vie, et cela s'oppose au noir]
● 32.1- Les forces qui contraignent le noir sont les forces du mal. [la tentation de revenir à la vie, le manque de courage, est une de ces forces.]
● 34- L’Amour est dit comme cause du noir – l'Amour en est son attirance et son message. [la nature de l'amour, la conscience d'unité, se rapproche de celle qui permet d'accéder au noir.]
● 34.1- L’amour permet au noir de se propager – l’amour humain est seulement une fenêtre qui s’ouvre au noir.
● 35- La vie va n'a pas de sens – la vie ne va pas vers le noir – la vie en soi est un mal neutre. [35 est une provocation pour secouer les faibles: les forces de vie et de dispersion sont fortes mais l'évolution mène vers cette conscience d'unité, laquelle finit par surgir, malgré la lenteur évolutive qui paraît insensée.]
● 36- Le bonheur est noir. [le bonheur n'est pas atteignable dans des conditions humaines.]
● 37- L’homme du noir doit regarder la partie noire des autres hommes et l’amplifier. [élever le niveau de conscience de l'Homme.]
● 38- La parole est un mal neutre si elle est neutre. [neutre signifie: qui ne possède pas de sens particulier.]
● 38.1- L’envie ou le désir qui appartient à la vie un mal neutre. [cela reste quelque chose de vie contraire à l'unité.]
● 39- L'homme n'a de durable que l'acquis – rien n'est acquis. [mouvant.]
● 40- Le chercheur de noir est homme du dépassement: il possède la conscience du Sentiment.
● 41- Le noir est salvateur en lui-même. La VIE n'autorise que le noir salvateur pour lui-même.
● 41.2- Il faut s'approprier les moyens qu'offre relativement la VIE par le biais de la VIE et qui permettent un meilleur accès au noir. [notre condition est restreinte mais de nombreuses voies peuvent, peu à peu, se défaire des limites de la vie.]
● 43- La recherche du noir s'effectue pareille au vol puis au piqué du faucon. [recherche puis révélation.]
à 22:46
2 novembre 2005
Le vacarme assourdissant des artifices est si bien organisé qu'il peut, à son aise, dans le même instant, fusiller certains spectateurs. Mais les masses trop saoules admirent les feux, honorent l'artificier, et si l'on s'en détourne, si l'on regarde, l'on ouvrira les yeux à ce qui est réellement.
à 04:57
je pense pas avoir peur de la vie
je pense juste qu'elle ne m'intéresse pas
"cette société trop malformée pour m'être acceptable."
non c'est de la connerie ça
dire "tu as peur de vivre" blablabla
ça c'est pour les gens qui vivent "normalement"
ils croient qu'on devrait marcher pareil que tout le monde
mais non, désolée, c'est un choix cette façon de vivre
c'est un choix de faire face aux choses et de les trouver artificielles
le problème avec les gens qui nous analysent de l'extérieur
c'est qu'ils ns analysent par rapport à eux et qu'ils confondent facilement les symptomes et leur causes
moi j'essaye de comprendre les autres depuis leur intérieur et ce que je vois c'est qu'ils ne peuvent pas nous comprendre
pcke sinon ils seraient comme nous
je vois cette façon de vivre [que nous conseillent ces éminents psyblabla] un peu comme les religions
"l'opium du peuple"quand on construit, on STAGNE
le chemin du questionnement est trop dur pour avoir une fin
il faut s'habituer à tout remettre en question
à tout détruire
si on construit
à la longue les failles s'accumulent
si ça tient malgré tout
c'est qu'on se bande les yeux
le problème c'est que même en détruisant
on construit une destruction finalement
on arrête pas le temps
il avance et notre identité s'imprime
quoi qu'on fasse
[cf l'irréparabilité]
[dont je t'avais touché qqmots y'a qqmois]
personnellement je sais que ce mode dans lequel on évolue
est un mode INSTABLE
après analyse j'ai cherché où ça pouvait bien mener
il serait tt à fait illogique de chercher à construire sur le chemin du questionnement
on peut juste poser des tentes
c'est un mode instable pcke
ac le chemin du questionnement, on dit que l'individu a tort
on dit que "la vie" est absurde et on cherche sur toutes les pistes
quoi ? qu'est ce qu'on cherche ?
si on le savait, ça ne serait plus un questionnement mais une vie absurde
on part grossomodo du principe qu'on ne sait rien et qu'on a tout à apprendre
mais perso je serais encore plus mal dans la construction
évidemment on construit puisque meme ds la déstruction il y a construction
tout est construction
faut savoir si tu veux un système évolutif
ou le meme truc qui accumulera poussière et bibelots ?
sachant qu'un système évolutif est instable
et que tu ne pourras pas tenir comme ça toute ta vie
sauf dans l'art
Aïda
à 04:55
1 novembre 2005
Petite anatomie du bonheur
Il existe quelques frontières à l'évolution favorable des individus. Sans doute le cadre en lequel les i. évoluent, la routine, et la corrélation ininterrompue d'actes, ne permet qu'une évolution sommaire des i. fondée sur l'expérience du vécu et de sa transmission. Cet entrelacement sans point d'arrêt empêche l'i. de s'essayer à la réflexion. Hormis certains moments de désespoirs, certaines fractures dans cette trame quotidienne, certains chocs émotionnels, rien ne fait s'arrêter l'i. Y est pour quelque chose également la crainte « de se retrouver en face ». Cela est une vacuité naturelle des i., mais, il ne faut pas s'y arrêter.
Il faut d'abord, je crois, (re)considérer le bonheur.
Tout homme veut être heureux; mais, pour parvenir à l'être, il faudrait commencer par savoir ce qu'est le bonheur.
Jean-Jacques ROUSSEAU, Emile ou l'éducation
1- Le bonheur creux. Les synonymes les plus fréquents de bonheur sont: « joie [1], bien-être, plaisir, béatitude », c'est la peinture habituelle du bonheur, et sa définition « populaire » qui se rapproche même de l'idée de joyeux hasard: « Bonne fortune, chance favorable, occasion propice, événement propre à apporter quelque satisfaction ». Le bonheur est alors associé à la satisfaction, il vient combler un manque, de quelque nature qu'il soit, matériel, sentimental, ou de reconnaissance (se sentir admiré, reconnu,...).
La pyramide de Maslow, d'ailleurs, le hiérarchise bien.
Un des aspect du bonheur, bonheur tentaculaire, est donc la satisfaction multilatérale de ces besoins fondamentaux. Cette quête est celle qui est communément admise par la société et qui répond aisément aux caractères primitifs des i.
Que dire de l'affirmation « le bonheur est l'absence de douleur » ? Certes, la douleur empêche le bonheur de l'instant, or, généralement, nous n'éprouvons aucune vive douleur, pourtant ce n'est pas pour cela que nous nous disons bienheureux. Sans douleur il n'y a, en général, pas de bonheur pour autant, c'est une « simple » condition.
De plus, de nombreux récits bouddhiques d'hommes traversant d'intenses douleurs et se disant malgré cela dans une sérénité que peut d'entre nous sommes habitués à connaître, ne nuancent-ils pas l'axiome « soit douleur/soit bonheur » ?
2- Bonheur durable. Mais il existe aussi une sorte de bonheur détachée de l'articulation manque/satisfaction.[2] Ce bonheur, plus pur et plus élevé, vit hors des contraintes de la satisfaction. Son caractère fondamental est celui de la disparition ou dissolution de l'ego. Il est, à un degré extrême, connu des yogis, chamans, et expérimenté par la méditation, par des états seconds de conscience, ou par certaines pratiques. Ce bonheur vérace, est amplement corrélé à l'intensité de l'harmonie. Tant, que nous dirons qu'harmonie, simplicité et absence d'ego sont les constantes créatrices du bonheur. Cette-dite harmonie se décline sous plusieurs formes:
1/ harmonie avec la nature et environnement
2/ harmonie avec les êtres qui nous entourent et avec lesquels nous évoluons
3/ harmonie avec soi-même.[3]
La contemplation, poésie, ou radicalement, la vie d'esthète ou ermite est un accès privilégié à l'harmonie de type 1/.
3- Le bonheur de la sérénité. C'est la conséquence quotidienne de la mise en oeuvre d'une entreprise d'harmonisation. « Dans le bouddhisme, le terme soukha désigne un état de bien-être qui naît d'un état d'esprit exceptionnellement sain et serein. » Il est abondamment présent dans les meilleurs souvenirs d'enfance. Pourtant, si c'était là le plus vrai des bonheurs, même l'enfant exposé à cela se saurait heureux. Las! Ce qui était pendant le jeune âge permit par l'in-conscience ne peut se retrouver, plus tard, que par la simplicité, avec cette fois-ci, bien heureusement, la conscience en surplus. Car l'enfant, naturellement, est dans l'harmonie. Sa matière a réflexion réside pour autant dans une mécanique besoin/satisfaction, ce qui empêche, pour souvent, le bonheur, d'autant plus que sans conscience, celui-ci ne peut exister. Car la conscience est une condition au bonheur, comme l'intelligence l'est pour la conscience. D'une conscience évoluée, il peut y avoir simplicité (Simplicité, cette fée de la haute conscience).
Ainsi, de la mise en application quotidienne d'harmonie, simplicité, et absence d'ego, il en advient ce bien-être, cette sérénité, qui distingue le bonheur des sages[4] de celui des superficiels.
Le « passage obligé »: l'expérience du néant et sa résolution dans l'oubli.
"La route du bonheur est peut-être la route de l'oubli."
Yasmina Reza, Une désolation
Il faut que l'empreinte du désespoir soit lisible dans l'individu bienheureux. La mélancolie qui résulte d'une harmonie étendue où l'ego est désagrégé confère une perspective au bonheur. Mêmement, comment saisir la réalité du bonheur si l'i. n'a pas, au préalable, expérimenté, et l'oubli, et la simplicité ? Il faut avoir aperçu la mélancolie pour songer l'oubli, il faut avoir apprécié la complexité vénéneuse de l'esprit pour concevoir la simplicité.
La question de l'oubli est omniprésente. Elle prend part dans la dissolution de l'ego car cela nécessite la capacité d'oubli de soi-même. Le bonheur social, les liens qui nous gratifient, décentrent l'ego, et, à plus haut degré, l'amenuisent. Il n'y a d'harmonie sans oubli.
Laborit :
Être heureux, c'est à la fois être capable de désirer, capable d'éprouver du plaisir à la satisfaction du désir et du bien-être lorsqu'il est satisfait, en attendant le retour du désir pour recommencer. On ne peut être heureux si l'on ne désire rien. Le bonheur est ignoré de celui qui désire sans assouvir son désir, sans connaître le plaisir qu'il y a à l'assouvissement, ni le bien-être ressenti lorsqu'il est assouvi.
- Henri LABORIT, Éloge de la fuite (1976).
______________________
[1]« On peut appeler bonheur tout espace de temps où la joie paraît immédiatement possible » André Comte-Sponville, Le bonheur, désespérément
[2]Car, « Sur la nature même du bonheur, on ne s'entend plus et les explications des sages et de la foule sont en désaccord » Aristote, Éthique à Nicomaque
[3]« Qu'est-ce que le bonheur sinon l'accord vrai entre un homme et l'existence qu'il mène ? » Albert Camus, Noces
[4]« Une bonheur si profond que « rien ne saurait l'altérer, comme ces grandes eaux calmes, au dessous des tempêtes » Georges Bernanos
à 04:45