A ruminer tes fonds
Tu les surveilles mal,
Ou peut-être tu pousses
Ces monstres qui pénètrent
Dans le lieu de nos cauchemars.
*
Ta peur de n'être pas
Te fait copier les bêtes
Et ta peur de rater
Les mouvements des bêtes,
Leurs alarmes, leurs cris,
Te les fait agrandir.
Quelquefois tu mugis
Comme aucune d'entre elles.
*
Elle avait un visage
Comme sont les visages
Ouverts et refermés
Sur le calme du monde.
Dans ses yeux j'assitais
Aux profondeurs de l'océan, à ses efforts
Vers la lumière supportable.
Elle avait un sourir égal ou goéland.
Il m'englobait.
*
En elle s'affrontaient les rêves
Des pierres des murets,
Des herbes coléreuses,
Des reflets sur la mer,
Des troupeaux dans la lande.
Ils faisaient autour d'elle un tremblement
Comme le lichen
Sur les dolmens et les menhirs.
Elle vivait dessous,
M'appelait, s'appuyait
Sur ce que l'un à l'autre nous donnions.
Nos jours étaient fatals et gais.
*
Quand je ne pensais pas à toi,
Quand je te regardais sans vouloir te chercher,
Quand j'étais sur tes bords
Ou quand j'étais dans toi,
Sans plus me souvenir de ta totalité,
J'étais bien
Quelquefois.
*
Pas besoin de rire aussi fort,
De te moquer si fort
De moi contre le roc.
De toi je parle à peine,
Je parle autour de toi,
Pour t'épouser quand même
En traversant les mots
.
Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.
28 novembre 2005
Guillevic
à 19:17