Où que j'aille brille l'étoile
Insurmontable et insurmontée
Où que j'aille luit le pommier
De vertes pommes et de noire écorce
Hiver printemps été automne toujours
Ses fruits mûrissent dans la joue
Ses fleurs périssent sous la pluie
D'une flamme il est entouré
Sa terre est son ciel
Son eau est son soleil
Et très haut invisible
Un ruisseau rejoint ses pieds
Flottant on ne sait où
Ouvrageant le monde comme
L'Araignée sa toile
D'un fil vert et d'un fil bleu
Il tisse le paradis
D'un fil rouge et d'un fil jaune
Les enfers obscurs et mauvais
Et d'un fil d'or il les relie
Dans la danse ils s'oublient - se trompent
Et le monde s'enorgueillit - se trompe
Du fini, de l'infini
De l'aujourd'hui, de l'ici
Échappée du museau d'une souris
Un tourbillon rose s'élève et s'abaisse
S'élance et se disperse
Se tord et se perce
Jusqu'à retrouver l'étrange pays
Tout gris, comme une pie
Auquel il appartient.
Par la cheminée des vices
Le goulot des aigreurs
L'ivresse des ardeurs
L'élément oublié du monde autorisé
Le caduque, le versatile
Le tire-bouchon de la peine fraîche
Le calice des douceurs,...
Puisse le renard sautillant
Retrouver la gueule du loup
Et la couleur surnaturelle
L'espace intemporel.
La rose ouverte
Depuis dix mille ans
M'arrive