Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

6 septembre 2005

L’Oracle et sa tante.

1- Il était (ce fut dit) un oracle, et sa tante. Celle-ci riait des préjudices qu’il exerçait sur les esprits faibles. Il comprit et vint à sa rencontre, lui tendit la main et dit : « Je ne porte aucun malheur, mais la vérité, au devant des ignorants. J’ai toujours eu raison. » La tante de celui-ci, riant toujours, décida de quitter ce lieu, sans jamais plus y retourner. Son rire avait ouvert une faille inconnue, il possédait son intention. Elle à l’inverse, n’avait idée de son intention. Le lendemain, elle s’allongea sous un oranger et songea à sa déconvenue. Puis elle ne put penser à cela maintenant, un fort vent s’était abattu sur les collines avoisinantes, et le frêle arbrisseau ne pourrait tenir sa position plus longtemps. La tante décida alors de reprendre route : il fallait s’abriter. Elle pensa à l’étalage des solutions qui se présentaient devant elle et choisit de revenir sur ses propres pas, en effet, elle n’allait nul part. La nuit se pencha sur elle, des animations qui tournoyaient tels des papillons de nuit autour de sa conscience l’emmenèrent jusqu’à l’habitation de l’Oracle. Elle retourna ainsi vers son lieu premier qui désormais fut l’instant du regret. Elle s’assit puis s’allongea dans la demeure de l’Oracle, puis soupira.
Simplement, l’Oracle avait disparu..

2- Ce qui précéda son retour ne se situe dans aucune des illusions qu’elle se faisait sur l’ensemble du monde, en point de fuite devant elle. Elle sourit. Elle choisit d’intervertir son image à sa déconvenue. Sa déconvenue désormais, était son image qui scintillait devant elle. Cela ne la dérangeait nullement, son habitude à l’échec était devenu son mode de vie. Alors, elle s’empara d’un bâton. L’Oracle, l’ayant laissé comme toujours dans un coin de pièce, ne réagit pas en la voyant se saisir du moyen de ses perfidies. L’Oracle qui n’était pas, semblait être dans l’ombre de la tante. La tante espérait de ce bâton qu’il en sorte un peu d’anormal, une asphodèle de lumières, quelque chose. Ce qui devait se faire ne se fit pas, et bientôt l’immensité de l’univers se figea en elle. Sans comprendre pourquoi rien ne se passa, et pourquoi tout arrivait, elle déposa la canne de l’Oracle, qui étant là, toujours n’était pas. Lorsqu’elle prit la fuite, le ciel était calmé. L’oranger, lequel lui avait dispensé un peu de son ombre, n’était plus reconnaissable. Elle le vit choir au sol et nager dans la verdure environnante qu’il protégeait jadis. Son regard ne lui fut d’aucun secours. Rien n’était plus.
Elle gesticula, et partit. Elle ne comprit pourquoi jamais ensuite elle ne put comprendre. Sa pensée n’était plus reconnaissable. Elle attendit. L’attente ne put se déclencher. Jamais elle ne se fit. Soudainement prise de panique, elle rit.