Nous sommes une cavité, notre imaginaire, ce sont les échos déformés des voix qui nous arrivent de l'extérieur, et puis de celles que nous produisont, ainsi de suite. Ces échos se perdent, forment un bruit de fond, cela fait la conscience. La conscience, après tout, n'est que le sentiment d'entendre et de développer quelque chose qui vient de soi. Nous émettons et recevons comme lorsque nous tentons d'envoyer des messages dans l'univers: en vain. Au fur et à mesure de notre existence, nous tentons d'agrandir notre cavité, mais cela c'est quand nous sommes plein de forces et de hargne et d'envies, mais quand la pulsion de vie vacille, les parois de notre caverne se referment sur nous, nous avilissent, nous atrophient. Pareillement à nos pensées, même si parfois, nous en émettons de grandes, nous oscillons: c'est le choc en retour. Moins nous pensons, moins il y a de contres-pensées, plus nous sommes stables. C'est ainsi qu'est l'animal, mais je ne l'envie pas, je ne m'envie pas, je ne connais pas la jalousie, car je connais très exactement ma situation terrestre et son caractère dérisoire, faible, incapable, par-delà le risible.
Des cendres, il naît effectivement un phénix, mais au fur et à mesure des destructions et renaissances, je perds de ma force, je suis ineffablement destiné à la perte, bien que le pire ne soit pas la perte en elle-même, mais le préssentiment intemporel qui nous devance toute notre vie durant.
Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.
9 janvier 2006
à 03:12