L'homme social se confronte à une réalité quotidienne: la création de repères fictifs.
Auparavant, l'homme vivait en "groupes" d'une dizaine d'individus, autour d'un village ou ville, aux dimensions modestes. Aujourd'hui, nous voyons apparaître des sociétés tentaculaires où l'image de l'autre s'évanouit.
L'esprit ne peut plus avoir de repères "humains" dans la personnalité de proches et de l'entourage presque immédiat, ainsi que dans des personnes habituelles... Désormais, cet entourage protecteur et apaisant car source de repères existe toujours, mais est relativement dilué dans l'ensemble informe de la société.
Cela est source de crainte, car à la fois, la société ne peut rien à l'individu lorsqu'elle est fragmentaire, mais en même temps, elle agit par un agrégat de forces directrices dans lequel l'esprit est impuissant.
Toute personne, socialement parlant, est considéré par l'esprit comme une inconnue, un indéterminé. Ce qui amène à un trop-plein de possibilités, que ne peut pas accepter la volonté de puissance: cela serait trop complexe pour une seule pensée, ce pourrait rapidement devenir obsessionnel. Je veux en venir à la nature de la situation de l'être par rapport à l'indéterminé: la volonté de puissance, par réflexe défensif, créera un système de projections, de préjugés, d'a priori, qui servent d'anticipation nécessaire au calme de l'esprit. Je ne crois pas ceux qui disent n'avoir aucun préjugé, car ils projettent dans ce cas, sur l'indéterminé, un chaos, un néant, une possibilité de possibilités. Ce qui, au final, aboutit toujours à une vision déformée et surtout fausse de l'indéterminé. Par le non-agir, le détachement vis-à-vis de la volonté de puissance, l'être peut détruire ce mécanisme pernicieux.
Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.
19 janvier 2006
L'indéterminé dans la société
à 15:51