Les grandes phrases ou citations s'articulent autour du verbe "être" et autres verbes apparentés. (Tout est relatif, la religion est l'opium du peuple, etc).
"Etre" suppose d'attribuer une caractéristique - calmer l'esprit devant l'inconnu.
De ce fait, le sens qui se trouvait au sein des choses en tant que telles se voit déplacé dans le langage.
Le langage devient, en quelque sorte, le reflet de l'individu. (De même que les styles d'écritures révèlent la personnalité...)
On ne peut caractériser que de deux façons: 1/ décrire en usant de qualificatifs mentaux (intéressant, emphatique, laborieux, etc), et 2/ décrire avec des qualificatifs sensoriels (couleur, espace, plaisir, etc). Il faut aussi garder à l'esprit que les sens créent le mental. On peut distinguer dans le discours d'untel s'il est par davantage sensitif qu'intellectuel, et inversement. Dans le cas des "créatifs" ("artistes"), il y a souvent des métaphores et usage de termes sensoriels dans un discours intellectuel et de termes intellectuels dans une parole liée au physiologique.
Ce mélange permet un contact mystique avec l'inconscient dans lequel objets mentaux et sensoriels sont associés indifféremment.
Le fait de caractériser revient à nier et défaire l'originalité du sujet ou objet, car il est, dès lors, considéré selon un référentiel existant (qui n'est peut être pas le sien).
Par exemple, s'il y a un cube, que l'on me demande ce que c'est je dis: "c'est un cube". Et si le cube était une construction en "vrai" dans l'espace, j'aurais dit: "c'est un cube". Il y a donc déjà, un amalgame possible entre des formes identiques mais se situant sur des plans différenciés. J'en viens à la problématique principale: puisque l'homme se trouve sur un plan qui lui est propre, ne risque-t-il pas d'associer à ses constructions mentales des formes de plans supérieurs qu'il ne pourra pas considérer dans leur intégralité (et qu'il caractérisera selon un autre référentiel).
D'où la nécessité de trouver une formule de ce genre facilement applicable: "je sais que telle chose est comme ceci, comme cela, etc, et j'en sais quelques rudiments, mais je ne connais pratiquement rien à part ces quelques éléments": il faut se détourner du connu. De toute façon, il y a-t-il un référentiel absolu ? Les yogis parlent de connaissance directe et non-conceptuelle à un stade évolué de pratique, est-ce de cet ordre ?
Pour une vision plus intégrale des objets métaphysiques, il ne faut pas chercher à perdurer dans un même plan, mais vouloir s'élever à un plan supérieur: cela nous permettrait d'ores et déjà de sortir du "flou" qu'est l'homme, tiraillé entre deux eaux.
Tout le travail à fournir n'est pas dans la vision, mais dans ce que nous sommes nous-mêmes, puisque logiquement il ne peut y avoir de vision sans sujet.
Car il existe deux impasses à la connaissance: 1/ elle ne permet pas d'éviter la peur, car on ne peut connaître réellement, 2/ elle égare la curiosité, le sujet pensant que ce sont toujours les mêmes choses qu'il voit, de manière récurrente.
Quoiqu'il en soit, celui qui est surpris est toujours en position d'infériorité. Il faut donc espérer pouvoir développer une curiosité sans qu'il n'y ait de peur.
La solution une prochaine fois.
Les imbéciles refusent de se considérer comme tels pour narguer les sages, les sages refusent de se considérer comme tels pour narguer les imbéciles.
Plus il y a de personnes qui pensent à tel individu, plus celui-ci recueille autour de lui de forme-pensées, plus sa fascination s'étend.
La recherche de la vérité passe par la découverte de son contraire.