Il n'est aucun empire humain, Au dessus de moi je ne vois que des oiseaux de mer.

15 mars 2006

Résidus

L'excès de pensée laisse une trace en nous
qui crisse son nom par delà le sensible
et maintient le malaise à la source.

La clef des gouffres.

L'amplitude est une infecte condition
Qui se nourrit de temps et d'espace
pour laisser à nous, une fois retirée,
l'informe sentiment de perte.

Il faut éviter d'appeler ou chérir l'innommable, celui-ci épelle les noms de ses enfants terribles.

Grandir en l'espace et le temps,
Dépérir dans le résidu et l'instant.

Contredire le destin: s'exposer au pire.

Abrasé, rouillé, émietté, je ne compte plus les grains de ma conscience.

Chercher plus apporte moins,
Chercher et se limite à la substance nécessaire,
permet de s'effacer lentement et fébrilement.

Les notes de la terreur gravitent sur les octaves de mon esprit.

Plus la hauteur se fait sentir, plus le regard s'abaisse vers l'insoutenable, vers le résiduel, et l'on s'attache la tête aux germes les plus bas.

Prêchez la décadence, vous recevrez les paroles qu'il faut pour déverrouiller les secrets de la vie, pour la presser hors de ses étamines, et la détruire plus aisément.

L'impossibilité d'agir, l'être sous vide, le vertige et le tournis, tout cela n'est qu'un commencement.

Je suis acteur et spectateur de mes élans crématoires.

Autour de l'hémorragie de la pensée, la débâcle s'intensifie.

Orages après orages, c'est toujours la chaleur qui précède la désolation.

Embraser, abraser, briser.

Tant certaines quêtes sont vaines que la raison les refuse.

Il n'y a de sang qui ne soit empoisonné, de sorte que l'hypothèse et le doute damnent le strige.


La fin
et le chant
sont deux corroll aires
Ils s'engendrent mutuellement
Et produisent la synergie de l'absence
Où lorsque la vertu s'épuise et le coeur zélé
Unissent leurs dernières mains et déclinent par un dernier soupir.

La pensée contaminée
Pullule, grandit, et s'acharne,
Fragmente à son image ce qu'on nous admirions
en nous.