Nous pensons, toute la journée durant, à des objets. Lorsque ceux-ci prennent une place considérable ou particulière dans la conscience ou la "subconscience" (ce schéma explique), ils réveillent des souvenirs inconscients.
conscient = ce à quoi l'on pense + ce que l'on vient de penser (dans un court laps de temps).
subconscient (attention: ne pas se référer aux définitions psychanalytiques, ici, subconscient = +/- mémoire de travail)= ce que l'on a pensé qui migre vers l'inconscient. Ces objets ne sont pas encore entièrement liés aux autres et pour cela, ne sont pas encore completement tombés dans l'inconscient.
Les souvenirs ne se trouvent pas dans l'inconscient, mais dans une mémoire annexe à la conscience. De cette confusion mémoire/inconscient provient beaucoup d'erreurs. Il faut bien comprendre que l'inconscient est une "terra incognita" que la conscience ne peut mouvoir/altérer que dans ses états modifiés. De ce fait certains moments subsistent dans la mémoire de la conscience et construisent l'individu: si tout était inconscient, et que nous figions un instant toutes les dynamiques mentales, cet individu n'aurait aucun souvenir.
Par ailleurs, quand l'unifiltre disparaît, cette zone de mémorisation et l'inconscient s'échangent de la "matière". Cette zone de mémoire se trouve dans le subconscient, elle est formée par le passage des objets vers l'inconscient + le contrôle de la conscience. Ces objets qui composent la mémoire sont des objets que la conscience protège, en évitant qu'ils se lient et disparaissent dans l'inconscient. En effet, ces éléments prennent part dans la "personnalité". Ils sont des repères.
inconscient= zone qui n'est plus accessible à la conscience et qui est composée de tout les objets que l'on a pensé. Ces objets sont liés entre-eux. C'est à dire que tout les objets sont agglutinés dans une sorte de "limon". Ce limon n'est pas structuré par le lien que les objets ont entre eux, mais par le temps. C'est le temps qui détermine leur "étage" dans les "couches inconscientes" d'objets liés, et non le rapport que peuvent avoir les objets entre-eux. Mais il advient que des souvenirs resurgissent (pendant le sommeil où lors d'une absence momentanée de la séparation conscient-inconscient) alors, les "couches d'objets" sont perturbées. Il arrive également que la conscience soit tellement mouvementée que cela perturbe la bonne disposition des objets qui forment, au cours du temps, le "limon".
2. Dynamique du rêve:
Pour interprêter un rêve il faut considérer ceci:
1/ Ne pas chercher de "symbolique" grandiloquente. Quand Freud affirmait que les objets étaient déformés par l'inconscient, pour finalement revenir en forme "symbolique", il allait ériger une science "d'interpretation" excessive et désuette. Les rêves ne peuvent pas s'interpréter selon des formes archétypales disponibles dans le premier manuel que l'on trouve.
2 / Puisque les objets que l'on pense, progressivement, se déposent et se lient, ils sont entourés par d'autres objets qui peuvent ne pas avoir de rapport avec l'objet de la source du rêve. Il faut s'attendre à ce que le rêve soit incohérent et puisse regrouper divers thèmes, idées, situations, qui n'aient peu ou pas de rapport entre eux. De cela découle l'incohérence des rêves, et le côté "esthétique". L'inspiration n'est pas différente: le poète par exemple, veut éviter de penser à quelques objets pour que de ce "vide", des idées souvent incohérentes mais belles par leurs provenances exotiques et diverses, viennent à la conscience. Lorsque l'on pense à quelque chose, l'esprit erre et obtient une construction qui prend la couleur de la pensée première. Pour interpreter avec soin une situation mentale, il faudrait non pas considérer un seul rêve mais l'ensemble de toute la vie onirique; de même que pour un sondage l'on ne questionne pas une seule personne.
3/ Le travail d'interpretation consiste à défaire de la "source" du rêve (pensée première) tout les objets qui se sont liés à elle. Si vous tirez quelque chose de la vase, n'en serait-il pas recouvert d'une épaisse couche ?
4/ En étudiant les rêves, on se rend compte que souvent, un désir inassouvi est assouvi par un rêve quelque temps après que l'on ait manifesté ce désir. C'est à dire que si vous aviez exprimé le vif désir d'effectuer ceci ou cela, c'est (~) quelque jours après qu'un rêve en rapport avec ceci ou cela apparaîtra. Cela tient au fait qu'il faut du temps pour que l'objet de ce désir vienne à sombrer dans l'inconscient.
5/ Le rêve existe car la conscience [sens non-psychanalytique, comprendre: activité cérébrale] le permet. La conscience pendant le rêve n'est pas inexistante, mais elle s'est déplacée dans la zone appropriée, aussi, la séparation conscient-inconscient est effacée. L'existence de la conscience comme structure dans laquelle on est spectateur est prouvée par le fait que certains rêves (en fin de nuit, souvent) prennent en compte des objets du réel qui deviennent dans le rêve, transformés.
Exemple: un oiseau chante à la fenêtre, et le rêve a comme thème un oiseau et son chant... Lorsque l'unifiltre est effacé, des éléments extérieurs immédiats s'allient directement avec d'autres objets (il n'y a plus la raison et la longue descente des objets vers l'inconscient.)
6/ Il peut y avoir une ou plusieurs sources du rêve. Plusieurs rêves avec des sources différentes peuvent ainsi se manifester l'un après l'autre. Ils n'ont souvent que peu de rapports. De même, le rêve peut être un condensé de plusieurs thèmes différents. Cependant, de manière générale, il n'y a qu'une source, il convient donc de défaire de cette source tout les autres objets qui sont "venus avec". C'est un nettoyage, une purification. On trouve la source du rêve en se réferant à la thématique principale et à l'idée dont on se souvient le plus. Qu'il y ait un rêve ne signifie pas qu'il y ait une source forte qui soit la cause de ce rêve. Il ne faut pas accorder d'importance extrême à un rêve s'il était clair ou fort. La puissance du rêve et la puissance de la source ne sont pas proportionnelles.
7/ Les symboliques qui semblent être communes à tous ne doivent pas nous induire en erreur dans l'interpretation des rêves. Dans la vie "réelle", beaucoup réagiraient en poussant un cri s'il voyaient quelque chose d'horrible. Puisqu'il y a donc des réflexes communs à tous dans la vie réelle, il y a aussi des réflexes oniriques que l'on retrouve souvent. Par exemple, l'envie de fuir peut se manifester dans un rêve où notre course s'avère pesante et figée. Il s'agit là de déformation dans les mouvements et dans le décor onirique, non pas de la source (cause) du rêve. Les sources s'avèrent souvent ne pas être aussi mystérieuses qu'elles semblaient l'être.
8/ Le cas des rêves prémonitoires ou intuitifs est facilement explicable. La raison et activité, à l'éveil, empêche de ressentir nombre de fines perceptions (télépathiques et autres). Le rêve, intégrant parfois des éléments extérieurs immédiats à son décor, peut prendre en compte ces phénomènes. On sait également que le temps est un moyen, pour l'être, d'analyse du réel. En soi, il n'existe que sous forme de Principe (intégré dans le principe du monde), et non en forme "corporelle" et humaine. Comme la matière de l'inconscient est transmise à l'âme, et que l'âme communique avec d'autres âmes, on peut envisager toutes sortes de transmissions d'événements à venir, etc.
9/ Comment créer des rêves ? S'exercer à penser à des idées variées et nombreuses, et ne pas chercher à s'en souvenir. L'inconscient sera enrichi et de celui-ci pourra surgir des rêves aussi diversifiés. De la richesse du monde intérieur provient la richesse du monde onirique.